Le Flamenco est un genre musical et une danse, un art du spectacle, un univers culturel dont la connaissance approfondie est synonyme d'érudition et d'analyse savante. Cet art, fondamentalement populaire, semble s'imposer de nos jours sur la scène internationale, notamment à travers la figure du danseur et chorégraphe Israel Galván. Le flamenco contemporain est devenu incontournable, émergence d'un mouvement de fond, d'une indéniable mutation.
Cet ouvrage se veut être un précis, une ressource tant pour les amateurs que pour les professionnels de la danse, les artistes et les professeurs. La Danse Flamenca est un ensemble complexe et cohérent : la démarche des auteurs est bien de pointer cette réalité et de participer au renouvellement d'un regard et d'une considération.
D'une part, ce livre propose un voyage au cœur de cette danse aux sources pluriséculaires, où vont se mêler des histoires, celle d'une terre, d'un peuple, d'un art en perpétuelle transformation. D'autre part, et en premier lieu, il s'agit d'accéder à une compréhension tendant vers l'exhaustivité du baile flamenco, et ce grâce à des analyses du mouvement, en utilisant en particulier la théorie de Rudolf von Laban. Ainsi a-t-il été possible de définir dans le monde hétérogène de la Danse Flamenca, les styles emblématiques contrastés qui la constituent et lui donnent son identité plurielle.
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Chloé Langeard, Les intermittents en scènes. Travail, action collective et engagement individuel, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Depuis près de 30 ans, l’argument du déficit du régime des intermittents du spectacle revient comme un letmotiv médiatique et politique justifiant sa remise en cause. Fruit d’une étude de terrain menée pendant trois ans, cet ouvrage va au-delà de la polémique suscitée par ce régime d’exception. Il cherche à comprendre l’ambivalence d’un mouvement qui revendique à la fois un système d’emploi hyperflexible tout en s’opposant au néo-libéralisme, à la fois l’autonomie de la création artistique tout en réclamant l’aide de l’État.
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Gradhiva, n°17, "L’esthétique du geste technique", Département de la Recherche et de l’Enseignement musée du quai Branly, mai 2013.
Les chants dont les prisonniers texans rythment leurs gestes de travail ont-ils quelque chose à voir avec le geste fluide du luthier taillant un violon, celui de la scarificatrice bwaba ciselant les chairs ou celui de l’Homo erectus taillant un biface ? Resserrant la vieille questiondes rapports entre le beau, l’utile et le nécessaire, ce dossier choisit de privilégier celle de l’esthétique du geste technique. En quoi un telgeste peut-il être jugé beau, et cette beauté tient-elle à des caractéristiques tangibles – régularité, rythmicité, économie… – ou à des traitsplus impalpables ? La question est envisagée ici à partir de la distinction opérée par Hannah Arendt entre travail et œuvre. Le travail –l’ensemble des tâches répétitives nécessitées par la survie quotidienne – est parfois sublimé par des chants ou des chorégraphies quiembellissent le labeur et allègent sa pénibilité. Tandis que l’élaboration d’une œuvre – c’est-à-dire la création d’un objet qui viendras’ajouter durablement au monde – peut être esthétisée par un geste technique hautement maîtrisé. De Boas à Leroi-Gourhan, desauteurs ont lié la valeur esthétique d’un objet à la perfection de sa réalisa- tion technique mais les contributeurs de ce dossier, quis’étend de la Préhistoire au XXIe siècle, et de l’Europe à l’Afrique, montrent que le geste technique est une composante à part entière dujeu social dans lequel il s’insère et que sa beauté ne se réduit pas à la maîtrise de règles formelles.
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Le Corps dans l'histoire et les histoires du corps (XVIIe-XVIIIe siècles)
Sous la direction de M. Bouffard, Jean-Alexandre Perras & Érika Wicky
Paris : Hermann, coll. "République des Lettres", 2013.
Sous la responsabilité scientifique de Lucie Desjardins
Précédés d’entretiens avec Georges Vigarello
Cet ouvrage réunit une sélection d’articles issus du colloque « Le corps dans l’histoire et les histoires du corps » qui a eu lieu à l’université de Montréal en mars 2009. L’objectif de ce recueil est d’initier une réflexion sur les implications théoriques et méthodologiques d’une histoire du corps sous l’Ancien Régime. Si le corps constitue une frontière qui délimite l’intériorité des individus, il permet aussi, comme objet historique, de remettre en question notre manière d’interroger les pratiques anciennes, les modes de représentation des communautés, les particularités exemplaires. C’est donc dans ce double régime historique et historiographique que ce collectif s’est proposé d’aborder cet objet protéiforme et révélateur d’enjeux qui le traversent tout en le définissant. Qu’il soit l’objet d’une instrumentalisation trahissant des intérêts politiques sous-jacents, l’enjeu de « seuils de sensibilité » dont il est le révélateur, qu’il soit le pivot entre deux périodes historiques ou entre une matérialité physique et son idéalisation, le corps d’Ancien Régime apparaît comme un seuil, autant dans les représentations de l’époque que dans la manière dont les historiens tentent de le circonscrire et de l’étudier.
Ce collectif est précédé d’entretiens avec Georges Vigarello (ÉHESS) dans lesquels cet éminent spécialiste soulève de nombreux problèmes historiographiques auxquels tout historien travaillant à la question du corps est confronté.
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Stradda, n°28, avril 2013, "Résistances artistiques"
Ce nouveau numéro porte le drapeau des résistances artistiques dans les espaces publics, de Tunis à Saint-Petersbourg, de Budapest à Pristina, de Madrid à Paris, en passant par Johannesburg.
En marge du cortège, le philosophe Christian Ruby livre une opinion où il demande « comment penser le partage de l’indignation ou de la résistance dans la république des arts ». Ce bouillonnement international se décline en plusieurs gestes artistiques, toujours au service de la lutte : les activistes russes de Voïnadézinguent les connivences du marché de l’art et des politiques, à coup de provocations dans l’espace public. En ligne, des milliers de personnes suivent les aventures de "Willis from Tunis", un chat impertinent dessiné par Nadia Khiari qui est devenu une mascotte de la révolution. En Hongrie, les artistes développent des stratégies de résistance face au pouvoir totalitaire en place. Le collectif tchèque Ztohoven démontre les failles du système politique avec ses canulars culottés et hilarants. La cyber résistance avance masquée avecAnonymous. Portraits du bouffon Leo Bassi, idéaliste inguérissable qui perpétue une tradition familiale de l’esbroufe, et de l’homme de théâtre kosovarJeton Neziraj, renvoyé de son poste de directeur du Théâtre National pour avoir été jugé pas assez… national.
Et bien d’autres artistes et activistes en lutte sur d’autres territoires.
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Repères, cahier de danse, n° 31, avril 2013, "En studio - La danse entre lieux et non-lieux"
Poser la question du studio, c’est d’abord poser une question politique : à quels lieux les danseurs ont-ils droit ? Revendiquer – face à la pression immobilière, aux habitudes de construction, aux impensés de décisionnaires… – des lieux adaptés à la danse relève aujourd’hui encore du militantisme.
Mais avec le studio, c’est aussi un ensemble de questions historiques et artistiques qui surgissent : depuis quand considère-t-on que le danseur a besoin d'un lieu de travail spécifique ? Comment ce lieu de travail a-t-il évolué au fil du temps ? Qu'est-ce qui fait "l'âme" d'un studio ? A l'heure où la danse transcende les frontières entre les arts et s'invente de nouveaux modes d'existence, que signifie la notion de "travail en studio" ?...
C’est donc un parcours à la recherche du studio que propose ce numéro, en croisant l’esthétique, les pratiques corporelles, l’économie de la danse et l’identité professionnelle des danseurs.
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GERALD SIEGMUND, STEFAN HÖLSCHER (EDS), DANCE, POLITICS & CO-IMMUNITY
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he essays in this book aim at the multiple connections between politics, community, dance, and globalisation from the perspective of e.g. Dance and Theatre Studies, History, Philosophy and Sociology.
The volume is dedicated to the question of how dance, both in its historical and in its contemporary manifestations, is intricately linked to conceptualisations of the political. Whereas in this context the term “policy” means the reproduction of hegemonic power relations within already existing institutional structures, politics refers to those practices which question the space of policy as such by inscribing that into its surface which has had no place before. Thinking politics as the absent political within policy is therefore by definition linked to the idea of choreography in the truest sense of the word: The art of choreography consists in distributing bodies and their relations in space. It is a distribution of parts that within the field of the visible and the sayable allocates positions to specific bodies. Yet in the confrontation between bodies and their relations, a deframing and dislocating of positions may take place. This ongoing distribution and reconfiguration of the sensible (Jacques Rancière) which structures the body and its parts and links it to the existing symbolic order of any given society can be considered a site of resistance allowing for interventions into hegemonic discourses, traditional distributions and fixed framings. In the public space of theatre, whose characteristic feature is the separation of stage and auditorium, dance may not only distribute its bodies, but also split and share that which is separated and yet united: The community of bodies as well as their words and the objects they produce.
Recent developments in the world economy suggest that Michel Foucault’s concept of “governmentality” of self, other and society, which he developed in his lecture series between 1977 and 1979, is more pertinent than ever. Whereas the citizens of the one world have involuntarily become bearers and sharers of incalculable risks, the frontiers to the other world are protected more and more rigorously. Examples of this are the overflowing refugee camps e.g. on the southern Italian shores as well as international airports that resemble high security tracts searching and registering masses of bodies in their microstructures with new technological devices. While one part of the world population deterritorialises itself voluntarily, the other part is forcibly prevented from entering this space defined by its increasing mobility, acceleration, and high speed communication highways. Neoliberal dispositives of power are linked with technologies to secure and enclose territories, discourses and bodies whose general health is cared for while they are deprived of a possible shared way of life.
With contributions by Saša Asentic, Ulas Aktas, Gabriele Brandstetter, Ramsay Burt, Bojana Cvejić, Mark Franko, Gabriele Klein, Bojana Kunst, André Lepecki, Isabell Lorey, Oliver Marchart, Brian Massumi/Erin Manning, Randy Martin, Gerald Raunig, Petra Sabisch, and Ana Vujanovic.
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Rémy POIGNAULT (éd.) Présence de la danse dans l'Antiquité. Présence de l'Antiquité dans la danse, Centre de recherches André Piganiol, collection "Caesarodunum-Présence de l'Antiquité", 2013.
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Anne Bertrand et Hervé Gauville, Parade, Paris, D'une certaine manière éditions, coll? "Captures", 2013.
Le 18 mai 1917 au Théâtre du Châtelet, le rideau de scène se lève sur Parade, argument de Cocteau, musique de Satie, décor et costumes de Picasso, chorégraphie de Massine, interprété par les danseurs des Ballets russes de Diaghilev.
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Christophe Apprill, Aurélien Djakouane, Maud Nicolas-Daniel, L'ENSEIGNEMENT DES DANSES DU MONDE ET DES DANSES TRADITIONNELLES, Paris, L'Harmattan, coll. "Logiques sociales - Histoires de vie et choix théoriques", 2013.
Les danses du monde et les danses traditionnelles ne disposent pas d'un cadre législatif qui réglemente leur enseignement. Pourtant, ces danses sont massivement pratiquées en France dans un espace social qui mêle tradition, revivalisme et créativité. Dans quels cadres se déroulent les cours ? Quels sont les profils des professeurs ? Comment appréhendent-ils la question des risques liés à la pratique chorégraphique ? Comment se positionnent-ils par rapport à l'idée d'une réglementation de leur danse ?
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Edwige Perrot et Josette Féral (dir.) Le réel à l’épreuve des technologies. Les arts de la scène et les arts médiatiques, Presses Universitaires de Rennes, 2013, 288 p.
La technologie, loin de nous éloigner des questions esthétiques, nous ramène toujours à l’essentiel : au corps scénique, au dialogue du performeur avec l’espace et le temps, au processus d’absorption du spectateur. Véhicule puissant de présence et d’effets de présence, elle suscite des effets perceptifs, sensitifs, cognitifs, forçant le spectateur à être confronté à de nouvelles formes de narrativité. À ces développements s’ajoute une section entièrement consacrée à l’œuvre impressionnante de Janet Cardiff.
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Christophe Apprill, Les Audaces du tango, Petites variations sur la danse et la sensualité, Transboréal, 2013.
Le tango désigne depuis plus d’un siècle une danse dont on a pu dire qu’elle est une pensée triste, ou une simple marche, mais qui fait se mouvoir des êtres enlacés, strictement habillés ou allant nu-pieds. Apparu à la fin du XIXe siècle, il fut très tôt placé sous le signe du voyage. Son destin est frappé d’un paradoxe : nomade, non verbal, favorisant l’échange et l’échangisme, mobile, il demeure associé dans l’esprit du plus grand nombre à sa terre d’origine. Vers les rives du Rio de la Plata, on se presse du monde entier pour éprouver ses pas ensorcelants dans l’ambiance urbaine de la matrice et pour humer l’air nocturne des milongas. Après une immersion dans les yeux noirs du tango, certains abandonnent les oripeaux de leur ancienne existence pour s’en inventer une nouvelle.
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Liz Tomlin, Acts and Apparitions: Discourses on the Real in Performance Practice and Theory, 1990-2010, Manchester University Press, 2013.