mardi 12 mai 2009

PUBLICATION


Brigitte Gauthier, Le langage chorégraphique de Pina Bausch, Paris, L'Arche, 2009 (photos de Guy Delahaye).

Rien n’est plus difficile que décrire des gestes, des pas, des couleurs, des sons, leurs relations, leurs continuités. C’est pourtant la tâche de celui qui essaie de comprendre le « système » esthétique de Pina Bausch. Pas étonnant donc que la plupart des ouvrages qui visent son oeuvre débordent d’images et se contentent de fournir des arguments lapidaires. Il y a dans la personne de Pina Bausch ce mélange d’une grande fragilité et d’une grande force. « La force la plus grande est un profond désir », a-t-elle un jour déclaré. La douceur de son regard surprend. La simplicité de ses gestes, le ralenti de ses jeux de mains ouvrent sur une danse qui n’est pas une chorégraphie imposée de l’extérieur. La création de ses pièces est proche de l’enseignement socratique, elle fait naître la danse de l’intérieur des danseurs. Elle leur permet de laisser émerger le mouvement, dont il faut découvrir l’origine en soi-même. Ainsi ses oeuvres puisent dans des ressources qui, jusque-là, restaient inexplorées ou étaient taries.
Brigitte Gauthier, Professeur à l’Université de Lyon (Jean Moulin), membre de l’IETT, présente, au cours de cette étude, l’émergence de ce mouvement dansé si typique de Pina Bausch. Son travail part du souvenir des textes d’Erving Goffman (1922-1982) sur la dramatisation de l’expérience quotidienne. Goffman a essentiellement travaillé sur les lieux d’interaction entre les individus. Il existe des seuils entre nos différentes activités, ces moments de passage d’un état à un autre. C’est là où le lien surgit. C’est là où la méthode de Goffman peut nous aider à comprendre par l’analyse cette oeuvre unique qui est celle de Pina Bausch.

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