vendredi 4 octobre 2013

LUNDI !

Séminaire danse  / cinéma
La Fémis / Centre national de la danse

7&8 octobre 2013

« Tout d’abord, une évidence : danse et cinéma ont un profond point commun. Tous les deux sont des arts du mouvement. Comment un danseur traverse une scène, comment une actrice traverse un plan, sont une façon de dire comment ils habitent le monde : avec vitesse ou lenteur, avec joie ou tristesse, avec les autres ou sans eux. La rencontre entre danse et cinéma était donc inévitable et elle eut lieu bien des fois. Mais d’un autre côté, elle n’allait pas de soi. Qu’on y réfléchisse un instant : si la caméra prend en charge le mouvement, pourquoi les corps iraient-ils danser ? Et si les corps dansent, comment la caméra doit-elle bouger ? De ces deux arts du mouvement, lequel doit prendre le dessus ? La grandeur de Fred Astaire tient, bien sûr, à ses qualités de danseur : élégant, gracieux, délié, maître de la vitesse. Mais sa grandeur tient aussi à ce qu’il a très tôt compris le problème. Dès les années 1930, il insiste sur le fait qu’il ne faut pas sacrifier la danse : plutôt des plans séquences que des séquences montées ; si possible les corps entiers des danseurs à l’écran ; pas de contrechamp sur le visage des spectateurs. Gene Kelly n’était pas du tout d’accord. Il croyait à une existence beaucoup plus pacifique, et collaborative, du danseur et de la caméra.

Les chorégraphes aussi ont appris du cinéma dans un rapport parfois problématique : si Pina Bausch a repris beaucoup de procédés narratifs du cinéma, si William Forsythe a osé faire un remake chorégraphique d’Alien – subtilement intitulé Alienaction (1992) –, si Meg Stuart a inventé des danses de la peau pour la scène grâce à l’apparition des petites caméras numériques, d’autres chorégraphes se sont confrontés à la dévorante question de l’image sur scène. Comment mettre des images sur scène, images qui attirent inéluctablement le regard, et comment leur faire face avec nos simples corps d’humains. À leurs façons, ils ont tenté de répondre à ce défi. »
Stéphane Bouquet, écrivain, scénariste, critique de cinéma

Lundi 7 octobre à la Fémis
Mardi 8 octobre au CND Pantin / Île-de-France

Programme :

Lundi 7 octobre 2013

9h30 > 10h : Ouverture des journées par Marc Nicolas, directeur général de La Fémis et Monique Barbaroux, directrice générale du Centre national de la danse
10h > 10h30 : Présentation du séminaire par Stéphane Bouquet, écrivain, scénariste, critique de cinéma
10h30 > 12h : Claude Mouriéras, cinéaste ; projection d'extraits de Montalvo et l'enfant (1988, 73 min.)
12h > 12h15 : Pause
12h15 > 13h30 : Christian Rizzo, chorégraphe
13h30 > 14h30 : Pause
14h30 > 15h30 : La comédie musicale, par Carole Desbarats, critique et historienne du cinéma ; projections d’extraits de films
15h30 > 17h : Olivier Ducastel, cinéaste et Sylvie Giron, chorégraphe ; projection d'extraits de films
17h > 17h15 : Pause
17h15 > 19h : André S. Labarthe, réalisateur, critique ; projection de William Forsythe au travail (1988, 56 min.)

Mardi 8 octobre 2013

9h30 > 10h30 : Accueil par Monique Barbaroux, directrice générale du Centre national de la danse et visite du CND
10h30 > 11h30 : Michèle Noiret, chorégraphe
11h30 > 12h30 : Hervé Gauville, historien de la danse
12h30 > 13h30 : Gilles Jobin, chorégraphe
13h30 > 14h30 : Pause
14h30 > 15h30 : Christophe Wavelet, historien de l’art et critique
15h30 > 16h15 : Anne Nguyen, chorégraphe
16h15 > 16h30: Pause
16h30 > 17h30 : Daniel Dobbels, chorégraphe
17h30 > 18h : Conclusion du séminaire par Stéphane Bouquet

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