Marion Lafouge soutiendra sa thèse de doctorat : Du monstre à la chimère.
Penser l’opéra comme genre, de Rinuccini à Rousseau.
le samedi 5 décembre 2009 à 10 heures
à l’Université de Provence, Aix-Marseille
29 Avenue Robert Schuman (Aix-en-Provence)
Salle C232 (2e étage)
Membres du jury :
M. Manuel Couvreur, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles
M. François Lecercle, Professeur à l’Université de Paris IV
Mme Fraçoise Graziani, Professeur à l’Université de Paris VIII
M. Stéphane Lojkine, Professeur à l’Université de Provence
Mme Élisabeth Rallo-Ditche, Professeur à l’Université de Provence
L’opéra est-il un genre ? La question ne se pose plus aujourd’hui dans les mêmes termes que lors de sa naissance à Florence au tournant du XVIIe siècle, à un moment où, la musique étant assujettie au texte, cette nouvelle espèce dramatique relève officiellement de la poésie. Sa nature hybride et proprement monstrueuse rend difficile son intégration dans le système des genres hérité d’Aristote. Aussi fait-il l’objet, en Italie comme en France où il est naturalisé par Lully et Quinault, de diverses stratégies de légitimation (ou de délégitimation) théorique, qui prennent toujours la tragédie comme point de référence. Ces stratégies, qui achoppent toujours sur le problème du plaisir et de la sensualité, échouent pourtant à doter l’opéra d’une identité stable. Mais cette irréductibilité générique est aussi ce qui fait de lui un objet de fantasmes : le monstre se retourne alors en chimère, comme c’est le cas chez Rousseau, qui pense et rêve l’opéra hors de l’esthétique et du système classique des genres, ce qu’atteste par exemple La Nouvelle Héloïse, roman-romance qui peut aussi se lire comme l’opéra « supplémentaire » de Jean-Jacques.
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