mardi 20 avril 2010

CINEMATHEQUE

Rolf de Maré est l’homme des premières fois. C’est l’homme des liens créés entre la danse, la musique, (Ravel, Satie, Auric, Milhaud, Poulenc, le jazz) la peinture, le cinéma. Dans les années 20, pour les décors et les costumes des Ballets suédois, il fit appel à Giorgo di Chirico, Fernand Léger, Picabia, Pierre Bonnard, Paul Colin. Des couleurs se déposèrent dans son esprit. Plus tard, il filma à partir d’elles.
Directeur des Ballets Suédois, promoteur de spectacles notamment de la Revue Nègre où il lance en 1925 Joséphine Baker au Théâtre des Champs- Elysées, archiviste, fondateur des Archives Internationales de la danse, Rolf de Maré fait l’ouverture pour l’art chorégraphique. Il crée le premier concours international chorégraphique en 1932 avec comme membre du jury Rudolf von Laban, Fernand Léger, Carlotta Zambelli. Kurt Joos remporte l’épreuve. Dans le sillage de l’institution des Archives Internationales de la danse naît en 1944 la Jerome Robbins Dance Division à la New York Public Library.
En 1960 Jean Cocteau peut écrire : “C’est grâce à Rolf de Maré que nous avons échappé aux minuscules théâtres de sous-sol”. Il fut également un créateur d’archives artistiques en filmant les danses de Bali et de Java en 1938. Ces images sont des merveilles cinématographiques et montrent avec discrétion ces moments où le rituel touche à l’art.

Le lundi 3 mai 2010, à la Cinémathèque française, 51 rue de Bercy Paris 12ème, à 20h salle Franju : ”Hommage à Rolf de Maré” – un ambassadeur de la danse, carte blanche à Erik Näslund directeur du Dansmuseet – Musée Rolf de Maré à Stockholm. En collaboration avec l’Institut suédois de Paris.
Programme : films de danse de Rolf de Maré tourné à Java et Bali (couleur, 40 minutes), Entr’acte (1924) de René Clair avec Jean Börlin, le chorégraphe-danseur des Ballets Suédois, des images très rares de Jean Börlin dansant, La Revue Nègre (1925) avec Joséphine Baker.

Il y a deux types de films de danse : les films montés et les films à plan unique avec caméra fixe. André Bazin disait que lorsque l’on filme la rencontre d’un tigre et d’un homme l’on doit opérer la prise de vue selon un plan d’ensemble et non cadrer l’un après l’autre. Le film à plan unique chez Rolf de Maré est une sorte de tableau qui dépose dans notre esprit l’éclair de la grâce des ces danses. Et c’est un éclair qui tient en nous. A Bali, Rolf de Maré fut aidé dans son action de cinéaste par Walter Spies, peintre allemand, et auteur du film de fiction L’Ile des démons, chef-d’oeuvre consacré aux danses balinaises.

Erik Näslund a publié en 2009 aux éditions Actes Sud le magnifique livre d‘art et de voyage Rolf de Maré.

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